La définition juridique de la fiducie
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Selon l'article 2011 du Code civil, la fiducie est une opération juridique par laquelle le constituant transfère la propriété de ses biens, droits ou sûretés à une autre personne appelée le fiduciaire pour qu’elle les gère dans un but déterminé, au profit d’un ou plusieurs bénéficiaires. Ce transfert donne inéluctablement naissance à un patrimoine d’affectation, appelé patrimoine fiduciaire, distinct à la fois du patrimoine personnel du constituant et de celui du fiduciaire.
Ce mécanisme, proche du trust anglo-saxon, permet de sécuriser juridiquement certaines opérations tout en conservant une flexibilité contractuelle.
Bon à savoir : La fiducie est utilisée notamment pour la gestion du patrimoine, la garantie de créances ou la protection d’actifs dans des contextes familiaux, professionnels ou financiers.
La naissance de la fiducie
La fiducie est prévue soit par la loi, soit par un contrat écrit dont le contenu est fixé à l'article 2018 : La nature des biens, droits ou sûretés transférés ; la durée de l’opération de transfert ; l'identité du constituant ; le rôle et les pouvoirs du fiduciaire et l'identité des bénéficiaires.
À noter : La fiducie ne doit pas être utilisée comme un moyen déguisé de transférer un avantage à un bénéficiaire sans contrepartie, sous peine de nullité. En d'autres termes, si le bénéficiaire est autre que le constituant, il est tenu de fournir une contrepartie en échange des avantages qu'il perçoit au terme de la fiducie.
Dès la signature du contrat de fiducie, les biens fiduciaires sortent du patrimoine du constituant pour entrer dans celui patrimoine propre à la fiducie, distinct de celui du fiduciaire.
Bon à savoir : Le contrat de fiducie doit être enregistré dans un délai d'un mois au service des impôts compétent (celui du siège social du fiduciaire).
Les critères pour être fiduciaire
Selon l'article 2015 du Code Civil, seules les personnes suivantes peuvent jouer le rôle de fiduciaire :
- Les établissements de crédits prévus ;
- Les entreprises d'investissement ;
- Les sociétés de gestion de portefeuille ;
- Les entreprises d'assurance ;
- Les avocats
Les obligations générales du fiduciaire
Le fiduciaire doit respecter plusieurs obligations légales parmi lesquelles :
L’obligation de gérer en bon père de famille
Le fiduciaire doit gérer les biens qui lui sont confiés avec diligence et loyauté. Cela implique une gestion prudente, raisonnée et conforme aux objectifs définis dans le contrat de fiducie. Le fiduciaire doit agir avec la même prudence qu’un propriétaire prudent le ferait avec ses propres biens. Ce principe de "bon père de famille" est fondamental pour garantir que la gestion des actifs respecte les intérêts du constituant et du bénéficiaire.
L’obligation de transparence
Un autre aspect essentiel de la fiducie est l’obligation pour le fiduciaire d’informer régulièrement le constituant ainsi que, dans certains cas, les bénéficiaires, de l’état des biens ou des droits placés en fiducie. Cela peut inclure des rapports financiers détaillant l’évolution des actifs, les investissements réalisés ou toute autre action liée à la gestion des biens. L’obligation d'information est un gage de transparence et permet au constituant de suivre l’évolution de la gestion, même s’il a transféré les droits.
L’obligation de respecter des instructions du constituant
Le fiduciaire doit absolument se conformer aux instructions du constituant énoncées dans le contrat de fiducie. Si les conditions spécifiques de gestion sont définies dans le contrat, le fiduciaire doit s’y conformer scrupuleusement. De plus, s’il existe des modifications de la situation qui nécessitent un ajustement de la gestion, le fiduciaire doit consulter le constituant et obtenir son consentement avant de prendre des décisions importantes.
L’obligation de restituer les biens ou droits
Le fiduciaire a l’obligation de restituer les biens ou droits à la fin de la fiducie ou lorsque les objectifs de la fiducie ont été atteints. Cette obligation inclut la restitution des biens dans leur état initial, à moins que des changements ou des modifications aient été réalisés conformément aux objectifs fixés dans le contrat.
La responsabilité du fiduciaire
En cas de mauvaise gestion des biens ou de manquement aux obligations légales, le fiduciaire peut être tenu responsable en tant que mandataire. Cela peut entraîner des sanctions civiles et, dans certains cas, des sanctions pénales.
Sources :
https://www.legifrance.gouv.fr/codes ;