Litiges familiaux: peut-on porter plainte contre un membre de sa famille ?

Gabrielle Sylvie ABOGO NTANG
Gabrielle Sylvie ABOGO NTANG Juriste
Master II Droit, Journalisme et Communication
Droit de la famille
Mis à jour le 11/07/2025
5 min
Litiges familiaux: peut-on porter plainte contre un membre de sa famille ?

La famille étant parfois une représentation de la situation sociétale, il est très fréquent, qu'elle soit le terrain de la réalisation de plusieurs infractions. En effet, de nombreux délits ou crimes sont commis par des frères, des sœurs, des époux ou des parents, et cela, à l'égard d'un membre de la même famille. Selon le rapport de l'Insee, 48,10 % des plaintes pour violences physiques déposées en 2019, avaient pour origine le cercle familial. Ce qui représente une proportion assez conséquente. Alors, lorsqu’un tel conflit familial éclate, la victime de telles infractions peut véritablement hésiter à saisir la justice et se demander s'il est légalement possible de porter plainte contre un proche ? Cet article vise à apporter des réponses à cette interrogation.

Sommaire

  Astuce : Vous êtes victime d'une infraction commise par un parent proche, des avocats spécialisés sont à votre disposition !

L'application du droit pénal aux relations familiales 

Contrairement à une idée reçue, le lien familial n'empêche pas de saisir la justice. En France, nul n'est au-dessus de la loi, y compris dans la sphère privée. Tout acte répréhensible par la loi, qu’il soit le fait d’un inconnu ou d’un parent proche, peut donner lieu à une plainte. 

En effet, la loi reconnaît le droit à chacun de faire valoir ses droits et d’obtenir réparation, même face à un père, une mère, un frère, une sœur, un enfant, un conjoint ou un ex-conjoint, dans des cas précis.

  Attention : La loi prévoit toutefois des immunités familiales dans des situations bien précises et identifiées : Vol, extorsion, chantage, escroquerie, abus de confiance, aide à l'entrée et au séjour d'un étranger ; et des infractions portant atteinte à la justice.

En d'autres termes, lorsque les faits sont constitutifs d’une infraction pénale grave et ne font pas partie du champ de l'immunité familiale, il est tout à fait possible de porter plainte. Même si cela peut susciter des dilemmes moraux ou familiaux. La justice a alors pour rôle à ce moment d'examiner les faits de manière objective, sans égard particulier pour le lien familial en cause.

Les situations fréquentes concernées par des plaintes intra-familiales

Les infractions familiales pouvant donner lieu à des plaintes sont entre autres :

  • Les violences : physiques ou psychologiques
  • Le harcèlement 
  • Les menaces
  • Le viol 
  • etc

Certaines situations relèvent du pénal et peuvent engager la responsabilité de l’auteur, quel que soit son statut dans la cellule familiale. La justice a d’ailleurs renforcé sa vigilance dans les affaires de violences intrafamiliales, qu’il s’agisse de conjoints, d’enfants ou de parents, avec des dispositifs spécifiques de protection et des procédures d’urgence.

Comment déposer plainte contre un proche ?

La procédure pour porter plainte contre un proche reste la même, que l’auteur présumé soit un membre de votre famille ou non.

La plainte peut être déposée dans un commissariat de police, à la gendarmerie, ou directement auprès du procureur de la République, par lettre motivée.

Si les faits sont graves et relèvent de l’urgence (violence en cours, danger imminent), il est fortement conseillé de contacter immédiatement les services de secours ou d’alerte (police, 17).

Cependant, certaines spécificités existent. Par exemple, dans les cas de vol entre ascendants et descendants (parents et enfants), la plainte n'est recevable que si le bien volé est nécessaire à la vie courante.

Quels sont les délais à respecter ?

Comme pour toute infraction, il existe un délai de prescription, variable selon la nature des faits : un an pour les contraventions, six ans pour les délits et vingt ans pour les crimes, sauf exceptions. Il est donc recommandé d’agir rapidement si l’on souhaite faire valoir ses droits.

Certaines plaintes sont plus complexes à instruire en l’absence de preuves ou de témoins, notamment dans le cadre familial. Il est utile de conserver tout élément de preuve (SMS, courriels, attestations médicales, témoignages…) et de les présenter dès le début de la procédure.

Faut-il toujours saisir la justice en cas d'infraction familiale ?

La plainte pénale n’est pas l’unique voie en cas de litige familial. Selon la gravité des faits, il est possible de :

  • Privilégier la médiation pénale, spécialement en cas de rupture du dialogue et en présence d'une infraction de faible gravité.
  • Demander une ordonnance de protection en cas de violences conjugales ou intrafamiliales.

La justice reste une option, mais il convient de bien mesurer les conséquences qu'une décision judiciaire peut avoir sur l'équilibre familial. Dans certains cas, la plainte est indispensable pour faire cesser des faits graves. Dans d’autres, une solution extrajudiciaire peut parfois mieux préserver la paix familiale.

Choix de la profession
Parlez en avec un PRO !

Avec Visio Conseils Pro, prenez-rendez-vous avec des professionnels français diplômés pour une consultation depuis chez-vous en visioconférence.

Partager cet article
Une question ou une remarque ?
Postez un commentaire

0 commentaire
Partager cet article
En ligne Nom et prénom pro

Courte description du professionnel.

Bonjour, je suis un professionnel expert dans ce domaine, je peux vous aider dans votre démarche
Prenons un RDV en visio ensemble, voici mon agenda :
Prendre RDV
En train d'écrire

Pour aller plus loin

Découvrez nos actualités, astuces et conseils au travers de notre blog.